Achevé
en
mars 2016
Blonde :
les croûtes sur le crâne sous les cheveux peroxydés
Blonde
de Joyce
Carol Oates
roman
américain,
2000
(éd. Le
Livre de Poche),
p.1110
Il
y a plusieurs années déjà ma copine Cécile m'avait parlé de ce
roman. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai tourné autour pendant
longtemps, sans me lancer dans cette lecture...
Ce
n'est pas le nombre de pages qui m'effrayait, je suis plutôt une
grolivroïnomane ! Ce n'est pas non plus un quelconque soupçon
sur l'auteur : j'en suis convaincue maintenant, Joyce Carol
Oates est LA plus grande romancière américaine de notre époque –
et ma toute récente lecture de Maudits,
une chronique des happy few de l'université d'Oxford revisitée
sauce gothique, m'a encore confortée dans cette idée, mais je
tacherai de vous parler de ce génial roman plus tard. Alors pourquoi
avoir tant tardé ? Peut-être par peur d'être déçue, de
découvrir un roman qui serait très bon, très bien écrit, très
intéressant, mais pas la hauteur du chef d'oeuvre attendu... et
pourtant ! Quelle claque !
Il
faut lire Blonde
tout affaire cessante, ne faites pas comme moi et ne perdez pas votre
temps à lire autre chose. Dire qu'il s'agit d'une biographie
romancée de Marilyn Monroe, c'est peu dire : c'est l'histoire
d'une femme intelligente et blessée qu'on a prise pour une cruche,
c'est la vérité et les tourments de l'âme derrière la plastique
parfaite, c'est les croûtes sur le crâne sous les cheveux
peroxydés, c'est la brutalité masculine derrière les couvertures
souriantes des journaux... On ne sort pas sans quelques bleus et
bosses émotionnels de ce bouquin, avec une envie dévorante de
revoir ce visage pourtant déjà vu mille fois, coupable de ne
l'avoir pas mieux regardé, de ne pas avoir su deviner les croûtes
sous la blondeur... Anaïs T.
extrait :
« D'accord,
c'était un maquereau.
Mais
pas n'importe quel maquereau. Pas lui !
Il
était un maquereau par excellence. Un maquereau sans pareil. Un
maquereau sui generis. Un maquereau ayant une garde-robe et de la
classe. Un maquereau à l'élégant accent britannique. La postérité
honorerait en lui le Maquereau du Président.
Un
homme de mérite et d'importance : le Maquereau du Président.
Au
Rancho Mirage de Palm Springs en mars 1962, voilà que le Président
lui donnait un coup de coude dans les côtes en poussant un petit
sifflement. « Cette blonde là-bas. C'est Marilyn Monroe ? »
Il
dit au Président que oui, c'était elle. Monroe, une amie d'un ami à
lui. Appétissante, hein? Mais un peu folle.
Pensivement,
le Président demanda : « je suis déjà sorti avec
elle ? »
(p.1034)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Qu'en pensez-vous ?