samedi 21 mars 2015

Le Tailleur de pierre de Camilla Läkberg**


Achevé le 20 mars 2015

Le Tailleur de pierre de Camilla Läkberg
roman suédois, 2005 (éd.Actes Sud), 590 p.

« Monica circulait avec le chariot et rangeait les livres rendus sur les rayonnages. Toute sa vie elle avait adoré les livres. » (p.116)



Le Tailleur de pierre est le troisième opus de la suédoise, après La princesse des glaces et Le Prédicateur, et c'est aussi le troisième roman que je lis de Camilla Läkberg depuis Noël. J'avoue mon addiction, pas très fière de ça, parce qu'il ne s'agit pas de grande littérature. Les héros sont un peu mièvres : Hedström le flic parfaitement lisse et Erica, sa petite amie sympa ; les enquêtes un peu téléphonées – qui a tué la petite fille ? mince, c'est mamie ! Et le cadre plus si original parce que depuis Stieg Larsson (Millenium) et Arnaldur Indridason (les aventures du très torturé commissaire Erlendur), lire du polar nordique, c'est presque un peu conventionnel. Et pourtant. Pourtant, entre deux enquêtes, la petite ville de pêcheurs de Fjällbacka se met à me manquer, et, ouvrir un Camilla Läkberg, c'est un peu comme on retrouve une vieille copine, avec un sentiment de familiarité réconfortante, ou comme quand on se programme en secret une soirée télé devant les aventures de Bridget Jones, pas fière, mais tellement réjouie... Anaïs T.

La petite ville suédoise de Fjällbacka, cadre des romans de Camilla Läkberg

                                           chouette, il m'en reste un bon paquet à lire !!

vendredi 6 mars 2015

Cherchez la femme d'Alice Ferney**


Achevé le 28 février 2015

Cherchez la femme d'Alice Ferney
roman français, 2013 (éd. Actes Sud), 703 p.



« Le mois de septembre fut un déluge d'eau et de tristesse. Après l'été à psalmodier l'extatique nouvelle, à répéter les lettres magiques, E.N.S., en toisant le monde, il fallut songer à poursuivre dans la réalité. La suite, c'était le départ du héros. Serge fit sa valise, empaqueta quelques affaires, aux fins d'installer la chambre qu'il occuperait à Paris, sur la Montagne Sainte-Geneviève, pour les années que durerait les études à l'Ecole. Vladimir et Nina l'accompagnèrent en voiture la veille de la rentrée scolaire. Ils semblaient embarrassés d'eux-mêmes et comme perdus au milieu de cette cohorte de jeunes talentueux qui faisaient de leur fils un élève parmi d'autre et non plus le crack unique qu’ils vénéraient. Ils embrassèrent leur trésor et repartirent prestement dans le havre de Chateaudun reconstruire le mythe familial. » (p.178)



Alice Ferney entreprend dans ce volumineux roman de raconter l'histoire d'un couple, celui formé par Serge et par Marianne. Plus que d'une histoire d'amour, c'est d'une histoire de vie qu'il s'agit-là. On se rencontre, on s'aime – mais s'aime-t-on vraiment, ou aime-t-on l'image que l'on renvoie aux autres ? Et puis surtout, est-on vraiment libre de construire sa vie comme on le veut ? N'est-on pas, et en permanence, plus ou moins conditionné par notre éducation, par les travers de nos parents, par le poids du regard qu'ils continuent à poser sur nous, sur notre métier, sur notre conjoint, nos enfants ?
Finalement, Cherchez la femme, c'est un peu Madame Bovary à l'envers. Serge est totalement prisonnier de ses ambitions de normalien, de son statut d'enfant génial, de son égoïsme : il se rêve ailleurs, en mieux, capable de quitter femme et enfants pour une navigatrice au long cours, aussi égocentrée que lui. Marianne est patiente, raisonnable, elle croit au bonheur conjugal, envers et contre tout. Une histoire de vie, de turpitudes, de bassesses et de grandeurs, qui fait nécessairement réfléchir non seulement à notre époque, mais à nos choix individuels et à nos rapports avec l'autre.    Anaïs T.