Achevé
le 21
mars
2014
L'amour
dure trois ans
de Frédéric
Beigbeder
roman
français, 1997
(éd.Le Livre de Poche), 185p.
On
ne présente plus guère Beigbeder, et on en pense ce qu'on en veut,
malgré tout la lecture de ses romans est toujours un – petit –
plaisir. Ce roman-ci a été porté à l'écran en 2012, par
Beigbeder lui-même.
Dans
ce texte autobiographique, Beigbeder, tel Sisyphe roulant sans cesse
son rocher en haut de la montagne pour mieux le voir dégringoler
chaque fois de l'autre côté, s'envisage comme le triste héros de
l'amour tragique. L'amour dure trois ans : passion – tendresse
– ennui, comme un schéma dont malgré toute la bonne volonté du
monde, on ne peut sortir. Son texte est-il ainsi émaillé
d'aphorismes et de maximes, tous plus définitifs et désespérants
les uns que les autres :
« L'amour
est un combat perdu d'avance. »
« La
première année, on achète des meubles. La deuxième année on
déplace les meubles. La troisième année on partage les meubles. »
« Le
bonheur n'existe pas. L'amour est impossible. Rien n'est grave. »
« Les
contes de fées n'existent que dans les contes de fées. »
« On
ne peut pas désirer ce qu'on a, c'est contre nature. »
« Le
Mariage, l'institution-qui-rend-l'amour-chiant. »
« Le
totalitarisme conjugal continue, chaque jour, de perpétuer le
malheur, de génération en génération. »
etc...
etc... Mais voilà, notre looser dépressif, cocaïnomane impénitent,
désormais divorcé et lucide, retombe dans le piège de l'amour avec
la belle Alice : comment s'abandonner à la passion quand on
sait, qu'on est sûr, que l'amour dure trois ans ? Peut-être en
révisant ses certitudes... Distrayant. Anaïs T.