jeudi 15 août 2013

Super triste histoire d'amour de Gary Shteyngart


Achevé le 15 aout  2013, à Carboneras, Andalousie, Espagne

Super triste histoire d'amour de Gary Shteyngart
roman américain, 2012 (éd. Points), 469 p.

«  DCes pensées, ces livres, voilà le problème, Rhésus, a-t-il dit. Il faut que tu t'arrêtes de penser et que tu te mettes à vendre. C'est pour ça que tous ces jeunes cracks du salon de l'Eternité veulent t'enfoncer un macaron plein de glucide dans le cul. Oui, j'ai entendu. J'ai un nouveau bêtatympan. Et comment leur en vouloir, Lenny? Tu leur rappelles la mort. Tu leur rappelles une version différente et précédente de notre espèce.»  (p.97)


Super triste histoire d'amour est un roman d'anticipation, une contre-utopie (ou plus exactement une contre uchronie car les lieux sont familiers, c'est l'époque qui est différente) dans la lignée d'un Meilleur des mondes ou d'un 1984. Mais, même si Gary Shteyngart a été élu l'un des vingt meilleurs auteurs de sa génération, le roman n'est pas, loin s'en faut, à la mesure des deux autres... 
Lenny vit à New York à une époque, sans doute pas si lointaine où on ne lit plus de livres, ils ont la réputation de puer, où l'on vit sa vie sur les réseaux sociaux, mesurant en permanence son niveau, et celui des autres, de cholestérol, de finances, et même de "baisabilité"... Lenny est vieux et pas très sympathique. Il tombe amoureux d'Eunice qui est jeune et pas très intéressante. L'histoire fonctionnera un temps, puis plus. Globalement, ce roman m'a paru assez désagréable : les personnages ne sont pas attachants, la vision du future n'est pas spécialement originale, et la vulgarité est très présente. Bref, je suis passée à côté de ce texte, pourtant largement salué par la critique...  Anaïs T.

samedi 10 août 2013

L'hypnotiseur de Lars Kepler**


Achevé le 10 juillet 2013 à Carboneras, Andalousie, Espagne

L'hypnotiseur de Lars Kepler
roman suédois, 2010 (Actes Sud), 628 p.

Avant même que les portes de l’ascenseur ne se referment, Erik a appuyé au moins dix fois sur le bouton. Il sait que ça n'avance à rien,mais il ne peut s'en empêcher. Les mots prononcés par Benjamin depuis l'obscurité d'un coffre de voiture se mêlent à la profusion de souvenirs fragmentaires remués par la vidéo. Il entend de nouveau la voix frêle d'Eva Blau... (p.321)


Voilà un vrai polar, un roman noir terriblement efficace et effrayant... Détail étonnant, le texte est l'oeuvre non pas d'un mais de deux auteurs, Alexander et Alexandra Ahndoril, couple à la ville qui raconte à merveille un autre couple, celui formé par Erik Maria Bark et Simone, parents d'un adolescent enlevé dans des circonstances obscures. Ce drame est nécessairement lié à un autre, un meurtre sanglant, et c'est pour résoudre cette sordide affaire que la police a fait appel aux compétences fameuses d'Erik en matière  d'hypnose psychanalytique. 
Mais pourquoi Erik a-t-il abandonné cette pratique il y a dix ans? Que sont devenus ses patients de l'époque? et pourquoi ces enregistrements par dizaines intitulés "maison hantée"? Pourquoi le médecin avale-t-il à longueur de journée depuis cette époque cachets, pilules et médicaments divers? Pourquoi son fils a-t-il été enlevé? Qui est cette jeune femme tatouée qui dissimule sous une rose  un motif de croix gammée? 
Le roman multiplie les questions, le suspens est maintenu jusqu'au bout, et pourtant l'inspecteur Joona Linna ne doute pas. C'est un nouveau venu dans le club des Harry, Maigret et autres Erlendur, il est solide, il est droit, il est sûr de lui, et au final, bien loin des clichés habituels de l'"enquêteur à faille personnelle" ! En tous cas, c'est un personnage que je serai ravie de retrouver pour de nouvelles enquêtes...  Anaïs T.

vendredi 2 août 2013

Rocher de Brighton de Graham Greene***

Vous reprendrez bien un scone ? (2)


Achevé le 19 juillet 2013 à Winchester, Hampshire, England

Rocher de Brighton de Graham Greene
roman anglais, 1938 (éd.Robert Laffont « pavillon poche »), 526 p.


J'avais lu ce roman en seconde, et il m'avait laissé une très forte impression. J'ai longtemps hésité avant de le relire, peur sans doute d'être déçue, de ne pas le trouver à la hauteur de mon souvenir... En ballade en Angleterre, je me décide, et ouvre à nouveau le roman de Graham Greene, et avec quel bonheur ! Tout se passe dans les bas-fonds de Brighton, station balnéaire qui outre de riches touristes, draine aussi dans les années 30, tout un petit peuple de bandits, de femmes faciles, de parieurs,... Rocher de Brighton raconte une histoire d'amour entre deux de ces gamins paumés dans une vie de misère : une jeune serveuse éprise d'absolu et un chef de bande de dix-sept ans, à la cruauté immense, tellement machiavélique et dénué de sentiments qu'on se prend à voir en lui une incarnation du diable... Crimes, mensonges, fuite en avant, le destin de ces deux êtres se déroulent inéluctablement sous nos yeux, mais c'est sans compter la gouailleuse Ida Arnold, bien décidée à ne pas assister au sacrifice de l'innocence. Un très grand roman de Graham Greene. Anaïs T.




La dernière conquête du major Pettigrew de Helen Simonson**


Vous reprendrez bien un scone ? 
petites lectures english pour été trop chaud !

Achevé le 25 juillet 2013 dans les Costwolds, Glouchestershire, England

La dernière conquête du major Pettigrew de Helen Simonson
roman anglais, 2010 (éd.10/18), 542 p.


Un major anglais, un brin vieille école, bonnes manières et étiquette, tombe amoureux d'une vendeuse pakistanaise, et c'est l'ébullition dans le petit village anglais : ces dames patronesses cancannent, le fils parvenu s'affole et le gentleman farmer du coin en profite pour tirer quelques profits financiers de son château en courtisant quelques Américains en mal de folkore... Un roman, qui, avec toute la subtilité anglaise requise, dresse un portrait satitrique très enlevé de la société britannique d'aujourd'hui, à dévorer avec un cream tea, of course ! Anaïs T.